La réforme du classement touristique au Maroc prévoit étoiles, visites mystères et encadrement Airbnb. Opportunité ou simple effet d’annonce ? Décryptage.
Depuis des années, les professionnels de l’hôtellerie, les propriétaires de riads ou d’appartements en location touristique au Maroc entendent parler d’un nouveau classement en étoiles, de visites mystères obligatoires, voire d’un encadrement des Airbnb. En juin 2025, cinq arrêtés d’application de la loi 80-14 ont enfin été publiés au Bulletin officiel, ravivant le débat. Pour autant, faut-il s’attendre à des changements immédiats ?
Harmonisation du classement touristique : hôtels, riads, maisons d’hôtes, tous concernés
Jusqu’ici, seul l’hébergement hôtelier bénéficiait d’un classement officiel en étoiles. Les autres types de structures – riads à Marrakech, maisons d’hôtes, kasbahs ou appart-hôtels – étaient classés selon des catégories spécifiques, parfois floues et peu lisibles pour les voyageurs internationaux.
La réforme introduit une harmonisation attendue : désormais, tous les hébergements touristiques pourront se voir attribuer un classement étoilé clair et universel, aligné sur les standards internationaux. Une lisibilité renforcée pour les touristes, mais aussi une valorisation potentielle des biens haut de gamme, comme les riads de charme ou les résidences de standing.
Visites mystères et réévaluation obligatoire : vers une montée en gamme forcée ?
Parmi les nouveautés majeures de la loi figure l’instauration de visites mystères dans les établissements classés à partir de 3 étoiles. Ces contrôles inopinés permettront d’évaluer la qualité réelle de l’expérience client : propreté, accueil, service, confort.
Un rapport défavorable pourra entraîner une mise en demeure et l’obligation de se mettre en conformité. Le classement ne sera plus attribué à vie, mais soumis à réévaluation tous les 5 ans (7 ans pour les nouvelles structures). Une période transitoire de 24 mois est prévue pour permettre aux opérateurs de s’adapter.
Airbnb et locations informelles : toujours le grand flou juridique
Le texte reste muet sur un pan entier du marché : les locations meublées non classées, comme Airbnb. Ces logements représentent pourtant jusqu’à 50 % des nuitées touristiques dans certaines villes du Royaume.
Sans encadrement clair, près de 90 % des opérateurs informels risquent de rester en dehors du système. Une occasion manquée pour réguler ce segment clé, alors même qu’il structure une part importante de l’offre touristique à Marrakech, Essaouira ou encore Tanger.
Loi 80-14 : une réforme ambitieuse, mais à concrétiser
Rappelons que la loi date de 2024, avec les intentions louables d’unifier le classement, d’améliorer la qualité des services et de réguler l’offre informelle. Un an plus tard, les arrêtés d’application sont là, mais rien ne garantit une mise en œuvre rapide.
Seule une volonté politique ferme permettra d’enclencher le changement. À cet égard, l’échéance de la Coupe du Monde 2030, coorganisée par le Maroc, pourrait jouer un rôle décisif pour faire avancer les réformes et moderniser en profondeur l’hébergement touristique national.
Conclusion : une réforme à suivre sans précipitation
Chez Atlasimmobilier, nous suivons avec attention cette évolution réglementaire. Elle pourrait, à terme, constituer une formidable opportunité pour les propriétaires de riads, maisons d’hôtes ou résidences touristiques de qualité.
Mais la prudence reste de mise : le délai d’application sera long, et la réalité du terrain souvent plus lente que les textes. Investisseurs et propriétaires doivent rester informés, sans céder à l’affolement.
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